mercredi 8 juillet 2009

Hémorragie de militants au NPA

Selon certains journaux, le NPA de Besancenot ferait face à des départs massifs de militants.

La récolte aux Européennes a été moins forte que ne le prévoyait l'emblêmatique porte parole d'un parti qui semble aujourd'hui chercher ses marques, partagé entre l'héritage de la défunte LCR dont nombre de membres de la première heure proviennent et de nouveaux arrivants, peut être plus novices en politique, ce qui ne veut pas dire moins engagé, mais en tout cas moins rompus aux tactiques d'appareil et qui, peut être ne comprennent pas le positionnement adopté par le NPA avant et pendant la campagne européenne.

Un positionnement qui, depuis, s'est quelque peu modifié, l'ébauche d'un front commun ou du moins d'un rapprochement avec le Front de Gauche se dessinant comme nous le rappelait Etiam, il y a quelques temps.

Besancenot dément ces départs massifs, chiffrés à un tiers des effectifs encartés, et des cadres du parti précisent que ces départs seraient compensés par de nouveaux adhérents.

Il semble cependant que le facteur le plus célèbre de France soit la cible de critiques acerbes, lui reprochant une attitude sectaire, ayant amené le NPA à un résultat un tantinet moins flamboyant qu'annoncé.

D'où la nouvelle donne esquissée d'un rassemblement des forces situées à la gauche du PS.

Si cela enclenche une dynamique tant mieux. Il est dommage qu'aucune entente n'ait été possible plus tôt, par calculs, querelles d'égos ou autres, le poids de cette gauche assemblée n'en aurait été que plus grand aux Européennes.

Souhaitons également que les "déchireurs de cartes " du NPA restent engagés à gauche et n'abandonnent pas le terrain suite à une déception.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Quoi qu'en dise la direction actuelle du NPA, la crise est bien présente au sein de ce nouveau Parti.
L'ouverture de la LCR sur un programme large anticapitaliste avait suscité un espoir véritable dans les rangs de l'extrême gauche et au-delà et dans un contexte de crise généralisée. Puis vint en Septembre un discours d'inspiration syndical radical et rien d'autre...L'anti-capitalisme était devenu en douce de l'anti-Sarko en se situant comme l'inverse de ce dernier.
A enfermer la politique et l'espoir sur le seul pouvoir d'achat et sur la consommation, avec un journal "Tout est à nous" bien campé sur la possession des biens (fut-elle égalitaire...)le NPA a déplacé le curseur de la question de l'être (critique du système) sur celle de l'avoir (ouvriériste). C'est une faute d'analyse qui masque les difficultés de la direction du NPA a produire un discours politique à la fois inédit et ambitieux. L'électoralisme est venu ensuite prospérer et se greffer sur ce fond bien précaire.
Rien d'étonnant des lors à ce que ceux qui attendaient une forte synthèse entre critique sociale, critique politique et critique écologique aient pour le moins étés troublés et déçus par ce qu'ils ont perçu comme une manoeuvre de la LCR toujours essentiellement tendue par ses relations équivoques avec le P.S.
Par les temps qui courent, cela ne fait pas une stratégie révolutionnaire à la hauteur des enjeux.
Tant que le NPA ne renoncera pas à la politique politicienne et tacticienne, tant qu'il ne changera pas radicalement de référentiel, la vague annoncée ne sera qu'un clapot de plus dans la marre d'une extrême gauche décidément toujours incapable d'un véritable sursaut.

Etiam Rides a dit…

Les gens qui quitteront le NPA resteront à gauche. On ne fait pas la démarche d'entrer dans un parti politique pour renier ses idées quelques mois après parce qu'on est déçu de son fonctionnement (sauf quand on s'appelle Besson, mais là, ça relève du pathologique).

Par contre, pour les primo-militants, je pense qu'ils ne sont pas près de remettre les pieds dans un parti politique.

Espérons pour la gauche que le NPA saura dépasser cette crise de croissance et contribuer au succès de la gauche antilibérale en France.

Pour un point de vue de l'intérieur du NPA, et souvent plus nuancé que celui des journalistes, voir ici.

des pas perdus a dit…

Le front de gauche devient une évidence pour lutter contre la politique néo-libérale et la disparition programmée de la gauche..

Même chez les écolos ça bouge..

aliciabx a dit…

Nous vivons dans un drôle de pays où toute contestation est réduite au silence.
C'est pourquoi la gauche va mal et tout le monde a peur.
Ce modèle de société ne vous rappelle-t-il rien ?

La fleur a dit…

Une bonne chose ! ..Et au PS , çà bouge aussi ? :-)

Marie Laure a dit…

Anonyme : "le NPA a déplacé le curseur de la question de l'être (critique du système) sur celle de l'avoir (ouvriériste)" + "L'anti-capitalisme était devenu en douce de l'anti-Sarko" + "L'électoralisme est venu ensuite prospérer et se greffer sur ce fond bien précaire" ... Deuxième nouveau parti (avec le modem de bayrou) à sombrer dans les mêmes erreurs. Il semble que chaque fois qu'un parti naissant demeure englué dans les vieilles recettes, on retrouve les mêmes conséquences : départs en masse de ceux qui aspiraient à changer vraiment la société.
On va voir si le front de gauche ou Europe écologie vont éviter cet écueil.

Rébus a dit…

Etiam, ils resteront à gauche, niveau convictions, mais, voteront ils ou militeront-ils encore, c'est autre chose.

Pas perdus, chez les écols, ça bougen entre Billard qui se classe réeelement à gauche et Cohn Bendit définitivement à droite.

Alicia, je crois que j'ai une petite idée de ce dont tu parles.

La Fleur, au PS, euh, comment dire...

Hypos, c'est aussi aux militants de faire en sorte que leurs partis évitent ces écueils, Bayrou et Besancenot ont voulu jouer les guides, décider seuls...

Anonyme, il faut simplement qu'ils abandonnent les luttes LCR de courant ou de factions, le NPA est neuf, il doit laisser derrière lui les querelles de son parti d'origine

VERGNES a dit…

Comme par hasard cette inforumeur du départ de milliers de miltants intervient au moment où le PG et le NPA semble se diriger vers un accord pour les régionales. Cette inforumeur comme par hasard est cautionnée par Picquet, dont la quasi totalité de ses apparitions dans la presse ne concernent que des attaques contre le NPA.
Sur le terrain (44), rien de tel, juste après les européennes ,création d’un nouveau comité d’une dizaine de militants dont 1 seul « ex-LCR » .
De plus il est vrai que le jeune NPA n’est pas encore structuré dans de nombreux départements et que c’est un peu « bordélique » pour le paiement des cotisations et la prise des cartes qui du coup remontent mal au national. Mai bon on met tout çà en place au fur et à mesure, car le côté organisationnel n’est pas à l’évidence la priorité des nouveaux militants qui se « méfient » un peu de cet aspect compte tenu de l’image caricaturale des modes organisationnels des organisations politiques traditionnelles. C’est bien là toute la difficulté de construire une orga par la base, çà demande plus de temps. Ce n’est pas un parti clefs en main !

Le NPA voulait un accord sur les Européennes et sur les régionales. A l'époque le FDG avait refusé. Il semblerait que cet accord PG/NPA, sitôt les Européennes terminées, rende quelque peu caduque les qualificatifs de sectaire dont n'a cessé d'être affublé le NPA durant ces derniers mois. Pourquoi dés le départ ne pas avoir accepté la proposition NPA d'un accord incluant les 2 élections ? Cette nouvelle situation semble mettre mal à l'aise tous ceux qui ont accusé le NPA de prétexter le refus d'un accord sur les 2 élections pour refuser de rejoindre le FDG.
Et si par hasard c'était le NPA qui avait fait la proposition la plus cohérente politiquement sur le long terme, en refusant de faire un coup électoral.Ce cas de figure n'est jamais évoqué, et il ne faut pas compter sur Picquet et le PCF pour dire qu'après tout la proposition du NPA n'était pas si farfelue que cela, et qu'elle présentait l'avantage de proposer, dans une période de crise sociale gravissime, une alternative clairement radicale et durable, face à la droite et au Medef, face à la passivité coupable du PS et des directions syndicales.
Un FDG, reprenant la proposition NPA des 2 élections, aurait probablement dépassé la seule addition des scores FDG+NPA, car il apparaissait comme un pôle durable, en sachant que le plus dur de la crise est devant nous.
Alors camarades est-ce qu'une bonne fois pour toutes, nous allons clairement nous positionner en toute indépendance du PS ou attendre une fois de plus encore la prochaine élection et faire perdurer l'illusion d'un PS seul capable de gouverner (avec qui?). Un PS qui confond modernisation et modemisation.
Sur ce point le NPA, le PG, les Alternatifs, la Fédération, LO semblent avoir pris position. Qu'en pensent Picquet et le PC, les 2 autres composantes du FDG?

Rébus a dit…

Salut, Vergnes,

longue diatribe mais qui explique la lutte des courants internes NPA ou les jeux politiques pré européennes et c'est utile à rappeler.

mainteant, l'essentiel est de bâtir un truc réellement à gauche,non modemisable et qui puisse peser.

il ya énormément, enfin je l'espère, d'attente envers une vraie gauche

Agnès a dit…

Rébus, tu fais bien d'utiliser un conditionnel quand tu parles de l'hémorragie de militants au NPA, parce que de là où je suis je n'en vois aucune. Au contraire, on a accueilli de nouveaux militants depuis les européennes dans le petit comité de la petite ville où j'habite. Je ne pense pas que les attaques incessantes dont fait l'objet le NPA ces derniers temps auront des répercussions sur les militants parce que la réflexion pour sortir du capitalisme n'existent qu'au NPA (et aussi chez les alternatifs) à ce que j'ai pu constater. J'ai essayé de discuter avec des personnes de divers horizons de cette perspective et c'est toujours tomber à plat. Toutes les autres organisations sont trop frileuses pour aborder cette question. Et pourtant plus ça va, plus c'est le vrai problème qui va se poser. Alors si tu cherches une originalité, regarde dans ce coin-là...

Rébus a dit…

Agnès, oui, j'ai utilisé un conditionnel car cette info me paraissait un peu trop claironné sans être vraiment illustrée; de plus, hémorragie pour un jeune parti me paraissait plutôt fort, perdre soi disant 1/3 de ses adhérents, j'ai comme un doute.

Pour la sortie du capitalisme, je ne crois pas que cette réflexion n'exite qu'au NPA, pare contre existe-t-elle au niveau de la population, à la différence de militants engagés, c'est autre chose.

Mais ce système étant mort, on ne peut évitezr indéfiniment de réfléchir à sa sortie

Anonyme a dit…

Agnès, je confirme les dires de Rébus; cette critique existe chez les libertaires :
http://forum.anarchiste.free.fr