Un nouveau suicide a eu lieu à France Télécom, le 20ème de l'année.
Un suicide qui a entrainé une manifestation, à Besançon, de salariés.
Par le passé, on a connu des vagues de suicides chez Renault, un phénomène qui avait même obligé le "cost-killer", Carlos Ghosn à s'exprimer sur le sujet et reconnaitre l'existence d'un problême, sans aller jusqu'à avouer que ces suicides, dûs au stress sur le lieu du travail, étaient la conséquence d'une politique mangeriale inhumaine, un truc généralisé quasiment en culture d'entreprise, le culte du "résultat" et de la pression débouchant sur ces actes.
France Telecom semble être dans le même genre de culture d'entreprise, celle des petits chefs bornés, du chiffre roi au dépens de l'individu, ce genre de technique à la con qui pousse certains imbéciles à croire qu'en traitant leurs employés comme de la merde, ils seront des "battants", des putains de winners qui n'en veulent, que grâce à eux, le monde (leur boiboite) tourne mieux et que les autre n'ont qu'à faire le boulot demandé, ou se casser, si cela ne leur convient pas.
Sauf que pour beaucoup, il n'est pas facile de quitter son job du jour au lendemain, il a les traites à assurer, la crainte de ne rien retrouver. Alors, brimé, mais résigné, le salarié harcelé, ou simplement sous pression, s'accroche, quitte à se bourrer de saloperies ( faut-il rappeler le record français en matière d'anti dépresseurs, tranquilisants and co). Il s'accroche, s'accroche, s'accroche, jusqu'a jour ou cela ne passe plus.
Il y a ceux qui finissent par démissionner, ceux qui passent par la case arrêt maladie longue durée, vont de dépressions en dépressions et finissent par se suicider.
D'après l'Observatoire du Stress et de la Mobilité Forcée, si 20 suicides ont eu lieu chez FT, il s'agit déjà du 4ème depuis le 14 juillet. Un Observatoire qui rajoute que, au 20 suicides comptabilisés, on peut rajouter 12 tentatives.
Evidemment, on trouvera toujours des têtes de noeud pour rappeler que cet organisme est une création Sud (et curieusement CFE-CGC) et contester les chiffres ou la neutralité des observateurs.
Les têtes de noeud en question ne répondront pas pour autant à la question "que se passe-t-il à France Télécom", certains, comme lu dans les coms du Figaro, arriveront peut être même à placer leur sempiternelle ode à la privatisation.
16 commentaires:
Je trouve cette histoire, ces histoires de suicides, affreuse.
Excellent billet
Bonjour Rébus,
On ne parle pas assez des conditions de travail qui, si parfois ne sont pas pénible manuellement, le sont au niveau stress.
Un exemple vécu, le cauchemar dans mon métier était de donner les chiffres le 3 du mois, avec bien sur les "ajustements" voulus par la Direction sur la comptabilité analytique pour bien enfûmer les personnes choisies.
Pour exemple, les chiffres donnés aux chefs de secteurs étaient toujours en deçà des objectifs pour bien mettre la pression et la direction de mettre le doigt sur les "supposées failles" et leurs mécontentements. Les primes bien sur sautaient pour ces chefs de secteurs alors que les objectifs avaient été atteints et parfois même dépassés.
Combien j'ai vu passer de ces chefs ? Je ne saurais plus le dire car s'ils passaient tous par mon bureau ils servaient de ventilateurs tellement ça défilait.
Et moi de me faire "houspiller" au moins 4 fois par jours car même si j'avais fait mon boulot, quand les directeurs se faisaient prendre la main dans le sac d'avoir magouillé ils avaient le beau rôle de me faire porter le chapeau...
Un poil plus malin, je me suis conservé les originaux en lieu sur, mais les nerfs en prenaient un coup et lorsque je rentrait le soir j'étais invivable pour un rien j'explosai.
Amitiés
Pat
Quelle horreur ! Un monde de plus en plus déshumanisé... Et on se croit une espèce supérieure au monde animal ! C'est du grand n'importe quoi !
Cher rébus (je prends des gants !), permets-moi de ne pas être d'accord avec toi. Je crois que tu te laisses influencer par des groupuscules gauchistes, lesquels sont manipulés par le parti socialiste.
Toute cette vague de pseudos suicides est causée par la propagande gauchiste, tendance anarco-autonome.
Si tu ne me crois pas, je te conseille de lire l'enquête éclairante sur le journal : http://www.causeur.fr/meurtres-a-france-telecom,2771
Bonsoir Rébus,
On endort le bon peuple en lui expliquant que les fonctionnaires sont des fainéants et qu'ils sont trop nombreux et le pire c'est que les gens qui font la queue devant les guichets pensebt ça au lieu de se dire que la file d'attente est due à un manque de personnel. De l'autre côté de la barrière, il y a comme tu le dis les opprimés des petits chefs qui s'imaginent indispensables à la bonne marche de la boite car on leur fait miroiter l'avancement.
A la SNCF, les suicides, on n'en parle pas car ils sont couverts par les accidents du travail (le pauvre a glissé et c'est fait couper en deux par un wagon) mais je peux témoigner de suicides réels en posant sa tête sur le rail (affreux mais vrai). Et tout ça par la volonté de faire du service public des entreprises qui rapportent pour mieux les privatiser.
Amicalement
Lucien
Séquestrer son patron ? Se suicider ? Tuer ceux qui mettent la pression ? Tomber en dépression ? Autant de "faits-divers" qui témoigne de l'impasse dans laquelle se trouve les salariés.
Nous sommes de plus en plus dans un système de "marche ou crève" - qui se lance dans une concurrence avec la Chine ?
Vivement que l'on sorte de cette ploutocratie.
L'entreprise est devenue le terrain d'expression privilégié de tous les petits psychopathes affublés de leur 4x4 peine à jouir, qui veulent jouer au mini sarko à leur échelle
Comme un lobotomisé le disait sur RMC, le pourcentage de suicides dans cette boite est très voisin de la moyenne nationale . Alors pas de quoi se scandaliser , c'est presque normal .
Bonjour Rébus,
J'ai fait un tour du côté du site proposé par des pas perdus. Article intéressant mais pas seulement à cause de sa teneur.
L'auteur est un écrivain. Sa première phrase est "voici le polar de l'été". Très révélateur ! Je crains que ça ne fasse partie d'une certaine désinformation orchestrée par dieu sait qui. Cela ne reste qu'une hypothèse d'école née d'une imagination fertile.
Sur le plan littéraire, je conseillerais à ce monsieur de développer sa thèse et d'en faire véritablement un polar : le sujet est franchement crapoteux.
Autre point qui soulève quelques interrogations intéressantes : ce monsieur est profondément anti-syndicaliste primaire. il s'acharne à démontrer (croit-il) que ce sont les syndicats qui ont monté de toute pièce cette histoire de suicide (ils sont bien commodes ces syndicalistes, non ? et ils ont bon dos puisqu'ils ne répondent pas).
Dernier point : j'évoquais l'imagination débridée de l'auteur. Je soulève une hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut : il a voulu créer un canular. C'est tout à fait plausible : en littérature tout est permis (en apparence du moins).
Bonne journée
On ne s'inquiétera vraiment en haut lieu de cette tendance que lorsque les candidats au suicide iront d'abord à l'étage de la Direction liquider quelques chefaillons particulièrement odieux...
FalconHill, merci, c'est vrai que la multiplication de ce genre d'évènements est effarante.
Pat, je connais des gens qui vivent ou ont vécu ces situations et ce n'est pas facile à vivre, mêmepour l'entourage comme tu le soulignes. tu as bien de garder pour toi quelques preuves.
des pas Perdus, merci pour l'article, excellent, de Leroy
Lucien, pas bête les suicides reclassés en accidents
Baptiste, marche ou crève risque, malheureusement, de durer. Ce management à la con semble être phase avec les mentalités
Tendre Poison, oui, des winners de supérette, des killers de bac à sable
LaFleur, ah ben, si c'est dans la norme, z'ont raison ces braves gens...
Fred, Leroy n'est absolument pas de droite, bien au contraire et ,effectivement, son article est un pastiche
Alfred, là, on parlera de salariés voyoux dans les colones du Figaro, mais c'est la seule solution à mon avis
Ils n'auront pas ma peau !
On a perdu le sens du collectif et c'est pour ça qu'on se suicide... Mon père était syndicaliste dans les années 70 et quand le patron "emmerdait" un type, c'est toute la boîte qui débrayait jusqu'à ce que le patron revienne à de meilleurs sentiments.
Il y a pire. Plus la peur va s'installer, moins les gens seront solidaires. La peur est mauvaise conseillère...
Comment inverser cette tendance ?
@rébus: je redoute effectivement que ça dure, mais cela ne tient qu'à nous. Je citerais le LKP et souligne que même en Chine, ils commencent à s'organiser de manière plus dure pour défendre leurs vies.
@agnès: collectif ou pas, le tout est la détermination. Pour un salarié tombé, un patron qui tombe, je peux te garantir que dans la donne les salariés y seront gagnant, car si les patrons ont le chiffre, les salariés ont le nombre.
Sans parler que de nombreux patrons (respect à eux) sont respectueux de leurs employés et pourraient aussi être à leurs côtés.
Ccomment réagira-t-on lorsqu'un dépressif aura en parallèle développé la haine et décidera d'entraîner son ou ses bourreaux avec lui dans l'autre monde ?
"Comment réagira-t-on ... autre monde ?"
? .. ? ... ????
Une statue ?
Ça va, quoi, je propose ...
Merachlor
La violence de classe est toujours dans le même sens... Et après on criminalise les travailleurs exploités qui séquestrent leurs salauds de patrons ou menacent de faire péter leurs machines en voie de délocalisation.
Pour les possédants adeptes de la concurrence libre et non-faussée, les travailleurs ne sont que des variables d'ajustement à leurs profits maximum.
Voilà pourquoi il ne faut pas avoir peur de la violence de masse qui pourrait avoir lieu, car celle-ci relève de la légitime défense.
Organisons-nous, il faudra plus qu'une journée de grève générale tous les deux mois pour se réapproprier nos vies et notre dignité.
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