jeudi 10 décembre 2009

Le CRS, nouvelle arme contre le chômage

Petit retour sur les manifs de chômeurs et précaires qui se sont déroulées le samedi 5 décembre 2009.

Accueillies avec une relative indifférence, commentées avec distance par les sachants des médias, on pourrait presque croire qu'un chômage en pleine explosion couplé à l'ébauche d'un mouvement rassemblant tous les tombés au feu de l'économie décérébrée - façon monopoly joué par des Picsous sociopathes - n'est qu'un épiphénomène, un truc sans importance comparé à la santé de Jauni ou aux éructations quotidiennes de Lefebvre. Bref, un truc qui ne mérite pas qu'on s'y attarde.

Zappons tout ça, allons mater Miss France (enfin, c'était le programme de samedi),soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien (Tostaky).

Si pour la propagande officielle, il suffit de traiter par le mépris cette populace que l'on ne saurait voir pour la faire disparâitre, elle, et les raisons de son mécontentement, le pouvoir en place n'est pas forcément de cet avis et aurait peut être même peur d'une contagion.

Ainsi, à Rennes, on emploie les grands moyens pour empêcher les rassemblements de gueux, pan, le truc le plus efficace contre le chômage, enfin plutôt contre le chômeur, la matraque.

C'est le nouveau dialogue social, cause à mon CRS, ça l'intéresse, ça l'intéresse plus que les syndicats, plus que les politiques. En criminalisant (gardes à vues), réprimant, et en intimidant, on tente de dissuader, de tuer dans l'oeuf tout mouvement.

Quelques politiques étaient cependant de la partie à Rennes, les Verts, le NPA, le Parti de Gauche et , ah, non, pas le PS.

Apparemment, le PS n'est pas intéressé par ce genre de trucs, trop occupé à savoir si Ségolène est folle ou pas, si DSK est le recours, ou si le filon Peillon sera payant...

Pourtant, ce qui s'est passé à Rennes n'est pas anodin, la répression a été décidée par la future tête de liste UMP pour les Régionales en Bretagne, l'actuelle préfet(te)

10 commentaires:

des pas perdus a dit…

Tu fais bien d'y revenir, je crois que Claude de Made in chateaubourg a évoqué aussi cette histoire.

Quel curieux mélange des genres d'une préfette bientôt candidate régionale qui envoie la "troupe" réprimer les manifestants...

Drole d'époque.

lou passejaire a dit…

Avec les revendications sur les salaires, la sécurité, l’application de la loi sur les nationalisations, l’augmentation des retraites il y avait en premier lieu posée par le référendum lʼabrogation de la circulaire Lacoste du 13 septembre 1947, et des décrets du 18 septembre 1948 du même ministre Lacoste. Ces circulaires et décrets étaient totalement illégaux, en violation du statut du mineur, voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en juin 1946. La grève était un droit légal selon le statut du mineur et garantie par la Constitution. Nul ne pouvait s’y opposer. C’est pourtant ce que fit Jules Moch, ministre de l’Intérieur. Alors que se déroulaient les discussions avec le ministre Lacoste (elles se sont poursuivies jusque dans la soirée du 5 octobre), Jules Moch, dans la nuit du 3 au 4 octobre, envoyait les CRS occuper les bassins de Gardanne et de Lorraine. Jules Moch avait choisi la force, la violence préméditée, organisée. Et très vite, au 4ème jour de la grève, le 7 octobre 1948 à Merlebach on déplorait la mort de Jansek. Tué par une balle perdue ? Non, tué par une balle tirée à distance. Sans sommation ? Non. Tué par une balle tirée après sommation ? Non, non, non ! Mais sauvagement massacré à coups de crosses par des C.R.S. déchaînés. Mais pourquoi une telle sauvagerie ? On n’allait pas tarder à le savoir, à Creutzwald c’est un sous-lieutenant des CRS, de Clermont qui déclare qu’on les avait envoyés en Lorraine en leur disant que la population était hitlérienne. Il n’y a pas de mots pour qualifier à sa juste valeur ce mensonge ignoble, écœurant, meurtrier. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque. On était en 1948, un peu plus de trois ans après la fin de cette terrible guerre. Elles étaient encore ouvertes dans les familles, les plaies causées par l’occupant hitlérien. Il était encore vivace le souvenir des atrocités subies, vivace le souvenir des souffrances des emprisonnés, des torturés, massacrés, fusillés, guillotinés, vivace le calvaire des déportés et toujours sous nos yeux les survivants des camps de la mort.

Petite précision utile Jules Moch était socialiste

Anonyme a dit…

c'est vrai que les chômeurs intéressent pas trop les gros politiques, et pourtant pour les élections ils vont comptés car de plus en plus nombreux.
La répression devient quotidienne et les manifs n'y échappe pas, et si les routiers partent en grève, j'imagine bien l'arrivée de l'armée pour bousculer tout ça, voilà la démocratie Sarkozienne.
Amitiés

Pat59 a dit…

A quand la suppression du droit de vote pour les chômeurs et RSA etc...
Si maintenant le petit peuple a droit à la parole où va-t-on ? (heu ironie, pas se méprendre)
Et malheureusement Rébus, il faudra bien s'y habituer, les CRS, enfin ceux qui ne sont pas bourrés et occupés à trucider les piétons sur les passages prévus pour eux vont s'inviter pour les festivités lors des manifestations...
Amitiés
Pat

Anonyme a dit…

pas d'accord avec cet article (et pour la raison que rappelle ci-dessus lou passejaire) là est dit que "c'est le nouveau dialogue social". En fait, c'est : le dialogue social, tel qu'il a toujours existé -pour peu que les dominés commencent à relever la tête.
Toute démagogie est toujours, d'abord et avant tout, une offense à la vérité, et une offense au lecteur ; mais elle est aussi, dans le cas de l'ignoble régime actuellement en place, une lourde erreur tactique. Car si la plupart des virulentes critiques que l'on peut lire sur Internet (au point que l'on s'étonne presque, que le crapaud et sa clique soient encore en place...) retombent ensuite si facilement dans l'indifférence c'est qu'en bien des cas le lecteur-internaute se dit que l'ex-gôche plurielle "ferait pareil", si elle était au pouvoir.

luc

timbur a dit…

"L'ex-gauche plurielle", loin d'être parfaite, fournissait moins de motifs de mécontentement.
Elle n'utilisait pas les CRS avec autant de légèreté (si j'ose dire).

Nier ce que le gouvernement actuel a d'inédit dans la Ve République, malgré l'accumulation des évidences, relève du déni pur et simple.
Alors faut pas exagérer non plus.

Le "lecteur internaute" qui se ferait cette réflexion devrait peut-être être un peu plus honnête avec lui-même et cesser de se raconter des histoires sur fond de poujadisme.

Ça nous aiderait tous.

Rébus a dit…

Bien vu, Timbur...De plus, les charges de gauche, qui a aussi dispersé quelques manifs n'étaient pas utilisées en moyen unique de "dialogue social".
La violence et la répression sont une partie intégrantes du système actuel. De plus, pour la Bretagne, je vois là comme un gage, une assurance sur ce qui se passerait en cas de triomphe régional de la préfette.

Pat, c'est le suffrage censitaire, ça, mais bon, ça doit faire rever certains

Lou Passejaire, comme pour anonyme, les fautes passées n'exonèrent pas les présentes (t'aurais dû aérer un peu ton pavé, plus facile pour le lire)

Olive, les chômeurs n'intéressent ni les politiques, ni les syndicats, là est le problême

DPP, oui, la dame fait du zèle

Unknown a dit…

Bonsoir Rébus,

Voici un texte que m'a adressé Renard et il serait bon, à mon avis, de la faire circuler au maximum pour tenter de faire le buzz.
Amitiés
Béa et Lucien

Bonjour à tous

Avec un aminaute Pat59 nous sommes en train de réfléchir à un buzz, vous savez, avec tous les blogs qui dénoncent tous un truc ignoble en même temps (comme le coup de l'EPAD avec le dauphin), si nous arrivons à nous fédérer entre blogueurs, ça pourrait marcher... car si le net parle de ce scandale des SDF partout, ça fera plus de vagues que 3 minutes dans un JT...
Après tout, les blogueurs italiens ont bien réussi à se fédérer et ensuite à rameuter la foule pour leur giga manif contre Berlusconi... J'y pense.....

Ce qui serait bien, ce serait que tous nos articles se terminent par la fameuse phrase du candidat Sarkozy lors d'un discours le 18/12/2006 pour prouver que nous ne faisons que rappeler une promesse à tenir:


"Je veux, si je suis élu président de la république, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine. Mes chers amis, comprenez-le bien : si on n'est plus choqués quand quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix qui s'en trouvera remis en cause."
Merci à un autre aminaute pour la phrase Lucien

Alors, bougeons nous qu'il ne soit pas dit que les français sont devenus des égocentriques frileux et qu'ils ont oublié les mots inscrits au frontons de leurs mairies: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, mais qu'ils sont prêts à y ajouter le mot SOLIDARITÉ.

Bien sûr, il faut agir vite avant qu'il y ait trop de malheureux qui payent de leur vie l'égoïsme et la cécité des dirigeants
D'avance merci à tous ceux et celles qui chacun à leur façon feront quelque chose.

segolin a dit…

Je travaille ma mère au corps car
elle a toujours voté à droite!
le jour ou l'on convaincra nos
parents retraités de descendre dans
la rue ce jour là la democratie
gagnera,yes we can et on le fera!
j'y crois....
marc...

Eric citoyen a dit…

Ca va mal finir ... très mal finir !!!