La grande distribution est un monde merveilleux, elle nous pond régulièrement des pubs acidulées, enjouées, nous dépeignant une sorte de paradis moderne.
Vous,moi, imbéciles clients, déambulons gaiement dans des travées débordantes, cerveaux vidés et disponibles, prêts à dégainer la carte bleue , sous l'oeil ravi d'un personnel souriant,empressé et,visiblement, heureux d'être là.
Bref, la vie est belle, sauf que non, les salariés ne sont pas forcément ravis. Stress, amplitude horaire, turn over, machines appelées à remplacer du personnel, station debout prolongée ou simplement contact avec une clientèle parfois rugueuse,la GD n'est pas le paradis entrevu dans les spots publicitaires.
Elle l'est encore moins lorsque l'on chicane sur les salaires, n'hésitant pas à les payer en dessous du tarif légal. Une pratique vue chez Carrefour aussi bien que chez Auchan, peut être chez d'autres, deux procès récents mettaient en cause ces deux enseignes.
On voit que, lorsqu'il s'agit de pressuriser le personnel, les deux concurrents ont les mêmes méthodes.
Dans les deux cas, la justification est la même, pas de volonté délibérée, non, juste une interprétation élastique et personnelle des lois.
Les deux enseignes ont su jouer sur l'ambiguité de la rémunération des temps de pause, ambiguité introduite au moment de la mise en place des 35 h.
Des 35 h décriées en permanence par la droite mais jamais réellement mises en cause, leur application ayant permis ce genre de joyeuseté, renégociation drastique des pauses, ainsi que l'annualisation et, n'oublions pas, gel des salaires, en clair une aubaine pour le patronat.
A l'issue de son procès, Carrefour a été condamné, ce qui n'est pas le cas d'Auchan, il semble donc que, selon les tribunaux (ou les avocats), la justice n'ait pas encore d'avis tranché sur le sujet.
En attendant ce flou permet d'exploiter tranquillement des salariés, quasiment légalement, les joies d'un libéralisme moderne, celui qui permet à la famille Mulliez, patrons d'Auchan, de bénéficier du bouclier fiscal, de résider en Belgique pendant que l'on rogne les salaires et démantèle le système de retraites
10 commentaires:
"Ah mais mon brave monsieur, ces salariés devraient être contents qu'on leur donne du travail..." Voilà le discours que se répètent tous les matins ceux qui soit n'ont jamais su ce qu'était le travail dans sa plus mauvaise acception, soit l'ont oublié depuis longtemps...
Sans oublier le cercle vicieux de salaire bas, cotisations basses, etc, retraite...de misère à 90 ans.
Youpi........ Où est la corde ?
Et les méthodes de management par le stress, la pression et l'insécurité se normalisent dans tous les secteurs d'activité... cette société est malade et rend les gens malades.
ben garder le moral avec ton billet, dur-dur ;-)
quand on voit les suicides dans le monde du travail actuellement, on se dit que le travail c'est pas la santé...
au fait, merci pour le lien !
surtout, ne pas critiquer le patronat : il pourrait fuire à l'étranger... et nous obliger à acheter chinois (livraison en bicyclette garantie).
Plus sérieusement, ce genre de pratique que tu dénonces à juste titre est un méfait libéral. Votons donc en toute conscience... Quel parti n'est pas libéral aujourd'hui ? Le ps ? misère... il ne récuse en rien la logique de marché. Problème : l'être humain n'est pas une marchandise...comme les autres.
Val, c'est vrai qu'entendre des rentiers faire l'apologie du travail, confondu souvent avec le servage, ça piquote un peu.
TP,le management par le stress est vu comme obsolète et destructeur partout, sauf en France ou la mentalité de certains petits chefs en font l'alpha et l'omega des relations.
Isabelle, dans certaines boites, les salariés sont dans de telles conditions que leur boulot les rend malades effectivement.pas de quoi pour le lien...
GDC,euh,le PS,c'estbien le machin qui voit en DSK son messie ? Effectivement, une gauche comme ça ne changera rien à une société libérale, société qu'elle cautionne régulièrement
Rébus, faut pas diviser en attaquant le PS... ;---)
DPP, oui, c'est vrai, j'oubliais
lorsqu'il s'agit de pressuriser le personne => On ne pressurise pas le personnel mais les avions oui. En fait, le mot juste est PRESSURER. Tu n'es pas le seul à commettre cette erreur...
Sans oublier développement de la précarité ...et les abus sur les contrats aidés , depuis qu'ils sont applicables dans le secteur marchand..
Fred, merci de cette correction
Joel, les contrats aidés pour le secteur marchand ont été une véritable aubaine (et un cadeau de plus)pour ces requins
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