vendredi 20 avril 2012

Dimanche, je vote Mélenchon, la suite

Comme toute communication politique doit cesser, c'est la loi, ce soir à minuit, une dernière couche sur mon vote Mélenchon ainsi que mon refus du vote Hollande.

Un truc que j'avais oublié tout à l'heure, présent dans le projet d'Hollande c'est l'austérité qu'il nous promet.Une austérité qui n'a qu'un but, séduire les marchés, en réduisant la dette. la dette. Une position du PS différente de celle de l'UMP, qui veut... réduire la dette, le Modem lui se démarquant en voulant...réduire la dette.

Sur ce plan, il est donc difficile de faire la différence entre ces 3 partis.

L'austérité, c'est cette politique qui a connu un tel succès en Grèce, de la même façon qu'elle fait un triomphe en Espagne et au Portugal. L'austérité, c'est la politique des marchés,l'obsession des Merkozy.

En quoi ce qui est mauvais sous Sarkozy (et les effets négatifs de cette Gross Austérité ne sont plus à prouver) serait bon avec Hollande ? Passer du bleu UMP au pâlichon rose socialiste, simple ripolinage, aurait un effet baguette magique ? Non, certainement pas, alors, non, François, ton austérité,tu peux la garder.

Ok,c'était encore une pique anti-hollande.

Soyons positifs, et arrêtons d'attaquer notre presqu'allié.

Pourquoi un vote Mélenchon ? C'est simple, pour moi, Mélenchon renoue avec la gauche, du moins, ma conception de la gauche. C'est un retour aux fondamentaux.

C'est une gauche qui ne se contente pas d'accompagner le libéralisme en le saupoudrant de quelques lois sociétales. C'est une gauche qui ne confond pas internationalisme et mondialisation, une gauche qui ne fait pas passer les critères économiques avant l'humain, une gauche qui ne craint pas de se revendiquer de la laïcité et du républicanisme.

Bref, une gauche qui n'a pas honte d'elle même, qui ne se renie pas et n'hésite pas à se proclamer fièrement socialiste, en héritière de Jaurès.

je ne prétends pas que le PS actuel n'est pas de gauche, simplement, ce n'est pas MA gauche.On peut parler de gauche 3ème voie, héritière, vaguement, du blairisme, ce n'est guère que la continuité de l'opposition entre une gauche "classique" et la 2ème gauche de Rocard.

Cette deuxième gauche, je ne m'y suis jamais reconnu, il n'est pas surprenant qu'aujourd'hui encore, elle n'emporte pas mon adhésion.

Cette deuxième gauche n'a eu de cesse de vouloir réconcilier les français et ce truc abstrait, les marchés. A force de courir après ces marchés, de chercher à leur plaire, elle s'est coupée, petit à petit, de sa base, le peuple, pour ne plus écouter que des dirigeants d'entreprise, des économistes et autres décideurs.

Tournant en vase clos, tout ce petit monde s'est peu à peu convaincu d'avoir toujours raison et d'être là pour éclairer les masses.Tout avis discordant se vit alors taxé de populiste, étonnant glissement qui voit la gauche considérer que le peuple ou l'expression de son avis, c'est sale.

Et bien non, ce n'est pas sale, et quand ce peuple dit non au TCE,il mérite d'être écouté et non transformé en facho par des éditos de journalistes à la limite de la sénescence.

Bizarrement, on retrouve le clivage du TCE dans ce vote Front de Gauche, et les mêmes éditos et éditorialistes se déchainent. Le candidat actuel du PS est celui qui, en tant que premier secrétaire PS de l'époque, a avalisé le rejet, par Sarkozy, de l'avis du peuple souverain, sous les vivats de nos médiacrates qui attaquent si ardemment aujourd'hui le Front de gauche

Ergo,je ne peux voter Hollande

Dimanche, je vote Mélénchon


On y est, dimanche, le premier tour des présidentielles, le moment est venu de mettre un terme définitif à 5 années de recul, recul des libertés individuelles, recul des droits sociaux, recul des "zavantages zaquis"comme les appellent les chiens de garde du système.

Faire la liste de tout ce que le sarkozysme a apporté de négatif au pays et à ses habitants prendrait des heures. Les médias, toujours courageux feront, enfin, le boulot,une fois que Sarkozy se sera fait botter le cul et nous aura balancé un "cassez vous pov'con" bien réciproque. Du reste, gageons que des juges salivent déjà à l'idée de, enfin, pouvoir s'occuper du sarko-système et ses magouilles.

Alors,oui, virer Sarkozy est l'objectif mais on ne doit pas s'arrêter là, c'est ce qui me sépare de mes camarades anti-sarko tentés, au nom du réalisme, par le vote Hollande.

On ne doit pas seulement se débarasser de Sarkozy, il faut également éradiquer ce que la droite a mis en place.

Le vote Hollande, pour moi, ne s'inscrit pas dans cette démarche, il est une sortie du sarkozysme qui ne reviendrait pas sur les dégâts causés par 10 ans de règne absolu de l'Etat UMP/RPR.

Je ne vote pas Front de Gauche, en l'occurrence Mélenchon, car je serais un "révolutionnaire de 22 ans" ou un bobo en recherche de frissons.

Je vote Mélenchon car le programme du Front de gauche me semble le seul capable d'en finir avec cette idéologie, moribonde, en plein échec mais toujours bien trop vivace qu'est le néolibéralisme.

Je vote Front de gauche par conviction d'abord mais aussi pour avoir vécu personnellement les ravages causés par ce système que la gauche de gouvernement ne se propose que d'amender quand il faut le mettre à bas.

Le mettre à bas, ce n'est pas faire semblant de revenir sur la réforme des retraites en oubliant de toucher à la durée de cotisation, le mettre à bas, ce n'est pas s'abstenir sur le MES ; le mettre à bas, ce n'est pas chercher toutes les circonvolutions possibles pour n'augmenter qu'à minima le SMIC ; le mettre à bas, ce n'est pas refuser l'augmentation des minimas sociaux (en se cachant platement derrière le terme substantielle) Tout cela pour ne citer que quelques uns des reproches que je fais au candidat du PS.

En résumé, au premier tour, je vote Mélenchon car je veux un VRAI programme de gauche, pas un qui n'est pas socialiste, comme entendu en 2002 et pas un qui éprouve le besoin de rassurer la City.

Ce faisant, je risquerais (enfin pas moi, mais ceux qui voteraient pour le candidat du Front de Gauche)de favoriser l'impossible victoire de Sarkozy. Enfin, c'est le refrain que l'on nous sert avant d'entonner celui du vote utile. Désolé, je ne crois pas à cette version.

L'éventuelle victoire socialiste sera la leur, et seulement la leur. Ils ne négocieront pas, disent-ils. Soit, mais alors, une éventuelle défaite que, soyons clairs, je ne souhaite pas, sera leur également.

Pour le reste, je n'ai pas besoin que l'on me fasse de leçon d'anti-sarkozysme,j'ai assez pratiqué. Simplement, je revendique le droit de voter pour mes convictions et non pour ce qui s'en approcherait le plus. Je ne donnerai pas dans le vote Canada Dry.